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SUR LA VISION DE SORTIE DE CRISE CENTRAFRICAINE

La construction de la paix en République Centrafricaine souffre depuis le début de la crise en 2012 d’une carence de vision assumée, résultant d’un large consensus national et donc d’une réponse cohérente avec un choix de société clair entre l’amnistie et la justice à travers la lutte contre l’impunité.

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Au bout de cinq (5) ans de massacres causés par la crise multiforme la plus grave et la plus meurtrière que connait le pays, sa population est insidieusement décimée sans qu’aucune réponse à la dimension de ces violations massives des droits de l’Homme ne vienne la tendance inquiétante en cours.

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Des multiples accords prétendument de paix, habituellement signés à l’étranger, sous l’égide de la communauté internationale, entre les belligérants, n’ont jamais apporté la moindre sécurité et encore moins la paix tant escomptées par le peuple victime du conflit.

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C’est dans ce contexte d’extrême désespoir, pour une population exsangue, que se dessine le choix nécessaire, inéluctable entre deux visions diamétralement opposées de construction de la paix tant souhaitée.

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L’objectif ultime est, de tenter, de sauver au plus tôt, la population ainsi volontairement ciblée par des violations généralisées et systématisées sur toute l’étendue des 623000 Km2 que compte la République Centrafricaine comme superficie.

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Aujourd’hui, ni le gouvernement, ni la communauté internationale n’arrivent à protéger efficacement la population centrafricaine des massacres, conformément au droit national, aux différentes résolutions du Conseil de Sécurité des Nations-Unies, aux recommandations des Consultations Populaires à la Base et du Forum National de Bangui, toutes deux tenues en 2015, pour faciliter et accompagner le retour effectif à l’ordre constitutionnel, entré en vigueur depuis le 30 mars 2016.  

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Tous ces fléaux, vainement décriés, par les plus grandes et visibles organisations des droits de l’Homme, aussi nombreux que le Fédération Internationale des Droits de l’Homme, International Crisis Group, Human Rights Watch, n’ont jusque-là jamais baissé d’intensité, mais se poursuivent, au contraire, de manière plus virulente encore, depuis le début de l’année 2017, engendrant plus d’un million de déplacés et réfugiés, se trouvant sans accès réel à l’aide humanitaire, vu le niveau atteint de violences qui empêchent le déploiement de l’aide humanitaire.

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Le peuple centrafricain souverain, au-delà de la crise, se trouve à la croisée des chemins, voire  même à la croisée de sa survie. A-t-il le temps de continuer de s’en remettre uniquement à une démocratie représentative fortement fragilisée, car à peine ressuscitée du chaos et ne disposant d’aucun moyen administratif et militaire pour le protéger et garantir son devenir ? 

Face à ce constat, les élites politiques de gouvernement, celles de l’opposition et la société civile, compte tenu de la gravité de la crise meurtrière qui sévit depuis cinq (5) ans, et malgré les multiples accords de paix toujours non respectés, sont divisées en deux camps : les « Amnististes » et les « Impunitistes ».

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LES ARGUMENTS DES « AMNISTISTES »

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Les Amnististes sous l’impulsion d’une partie de la communauté internationale soutiennent l’idée selon laquelle l’amnistie générale des auteurs de crimes dont la population est victime apportera certainement la paix dans la mesure où les pouvoirs publics centrafricains actuels ne disposent d’aucuns moyens de coercition militaire et judiciaire pour stopper la violence dont sa population est victime. 

Selon les défenseurs de cette thèse, vouloir poursuivre les auteurs de violences qui bénéficient d’un rapport de force favorable sur le terrain, car puissamment armés, et occupant les trois quart du pays, est une œuvre impossible dans le contexte d’un État fragile, sans armée, sous embargo international et dépendant entièrement de l’appui financier de la communauté internationale.

 

LES ARGUMENTS DES « IMPUNITISTES »

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Les Impunitistes sous l’impulsion de la plateforme interconfessionnelle représentée par le Cardinal Dieudonné NZAPALAINGA, l’Imam Kobine LAYAMA et le Révérend Pasteur Nicolas GUEREKOYAME GBANGOU, une large majorité de la société civile centrafricaine et internationale ainsi qu’une partie de la communauté internationale défendent la thèse de la justice et du droit à la vie des victimes bafoué depuis de très nombreuses années, et en dépit d’autres lois d’amnisties antérieurs, qui n’ont jamais enrayé les crimes contre l’humanité en République Centrafricaine.

Selon les tenants de cette thèse, la justice reste la seule réponse forte et propice à la réconciliation et à la cohésion sociale, gage d’une paix durable en Centrafrique.

 

LA QUESTION POSÉE

 

Pour parvenir à la paix durable, faut-il amnistier les auteurs de crimes qui ensanglantent la République Centrafricaine depuis cinq (5) ans ?

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